Arrivée de Nîmes

par Invité Jeu 13 Jan - 3:44

Par delà les chemins rocailleux, monts et rivières propres au Pays d'Oc, qui vers Casaviecchi chevauchait sans relâche un équipage; leurs chevaux étaient bons, aux solides harnois et croix d'oc cousues, mais ceux qui les commandaient n'était pas en gais habits: sombres houppelandes fendues jusqu'aux bottes, aux ceinturons ils portaient soigneusement épées et dagues bien montées, acérées comme des pointes de lance.
Les lieues avalées se dressait par devers eux le domaine, majestueux sur son piédestal.
Les chevaux aux poils fumant obéirent à leurs hommes et firent arrêt à l'entrée. L'occitan qui semblait mener dit à sa troupe, d'une voix rocailleuse de castillan qui ne trompait personne:

"- D'une chose je vous préviens bien: prenez bien soin ce soir là, quand nous serons entrés dedans, qu'aucun de vous ne dise mot, n'appelle, ni ne crie ni ne hutine, mais soit à ses prières."

Ce qui voulez dire en substance, "surtout restez loin et discrets, et fichez moi la paix".

Puis il ôta son capuchon, et attendit voir qu'on leur donne libre passage avant de pousser plus en avant.

par **lily-jane** Jeu 13 Jan - 10:41

Juste avant de se rendre à la cérémonie, la brune s'était rendue au niveau de la herse afin de donner les derniers aux ordres aux gardes présents.
Elle ne voulait pas de troubles fêtes ce jour là, et ses hommes se doutaient bien que s'ils en laissaient entrer ne serait-ce qu'une ombre, ils pourraient plier bagages le lendemain.

Une fois la comtesse rassurée, elle remonta sur sa monture avec l'aide d'Henri, afin qu'elle ne se prenne pas les pieds dans sa longue robe passée pour l'occasion.
Au moment où elle allait serrer les talons pour entraîner Amistat vers le castel, elle perçut des bruits de sabots derrière les grilles.
Léger haussement d'épaules, tant qu'elle était là, autant aller accueillir.

Demi tour de la jument crème, la brune la fit s'avancer et quand elle vit au travers des grandes grilles le visage du cavalier se trouvant plus en avant, un sourire se dessina sur ses lèvres.

Les gardes ne semblaient pas pressé d'ouvrir, alors la douce voix de la comtesse retentit

Ouvrez moi cette grille bande de bons à rien !!!!

Les hommes s'exécutèrent hâtivement et la brune remit pieds à terre au désespoir d'Henri.
Puis, de son habituelle mimique mutine, elle leva les yeux vers son ami et ancien Sénéchal

Bien le bonjorn Voda... C'est un réel plaisir de te revoir !

par Invité Jeu 13 Jan - 19:29

La grâce plus belle encore que la beauté, sur une haquenée à l'aise elle était assise, son visage toujours aussi gai, sa bouche vermeille. Ainsi quand il la vit, son cœur en fut saisi entre la joie et le chagrin, car elle lui fit oublier son deuil, trahissant son souvenir. En bonne camarade elle savait rire et jaser comme il aimait, généreuse elle était et d'âme très respectable; de l'amour elle savait surement de cet art la vieille danse, et dans l'adversité pleine de patience, telle s'était montrée maintes fois, pouvait-il en témoigner du temps où il officiait.

"- Adiessatz, Comtessa! fit il comme il l'appelait jadis.
Le plaisir est pour moi, assurément, c'est véritable bénédiction de se revoir.
J'ai grande hâte d'être de votre compagnie tout de suite, de vous entendre et de causer. Cependant, le voyage fut long et poussiéreux, j'ai besoin d' aller ôter mes guêtres afin de vous faire honneur, ainsi qu'à ce vieux compère Elhrik ."

par **lily-jane** Jeu 13 Jan - 21:21

La jeune femme esquissa un sourire. Il était bon d'entendre à nouveau cette voix rassurante, inspirant son sud qui lui manquait tant, et un peu plus chaque jour sans doute.
Ce "vieil" ami présent devant elle lui rappelait encore d'avantage tout ce qu'elle avait quitté en partant de Toulouse. Pour une bonne raison certes... Mais la solitude du mariage actuel n'aidait en rien le combat qu'elle menait contre la nostalgie naissante.

Tu es le bien venu avec tes compagnons de route en ce lieu... Mes gardes leur indiqueront l'endroit où les chevaux pourront se reposer et bénéficier des soins nécessaires après ce voyage.

Henri va vous guider jusqu'aux appartements à disposition, puis quand tu sera prêt, il t'indiquera la salle où se tiendra la cérémonie.
J'espère que nous aurons ensuite le temps de discuter du bon vieux temps.

Un sourire à nouveau, puis elle reprit selle, tandis qu'Henri exécutait les ordres et attendait de diriger les arrivant.

par Invité Jeu 13 Jan - 21:54

Aussitôt la compagnie se dispersa, guidés par les gardes, prendre leurs aises vers les écuries. L'occitan, quant à lui, demeurait immobile devant elle, car elle avait beau grandement mettre son plaisir dans la courtoisie et parler joliment, il lui trouva comme un air de mélancolie qu'il ne reconnaissait pas.

"- Bien Comtessa.
Je pars me préparer, et si vous voulez qu'il en soit ainsi, nous causeront du passé, mais le présent aussi m'importe. Vous me le direz tout de suite, sans plus de paroles, et de bonne heure je me tiendrai prêt à vous écouter."

Ainsi terminait-il, se hissa sur son destrier et d'un coup d'éperons partir rejoindre ses acolytes, puis vers ses appartements.

par **lily-jane** Jeu 13 Jan - 22:07

La brune se mordilla la lèvre inférieure de façon machinale, comme à chaque fois que quelque chose la troublait. Il semblait avoir remarqué, à ses paroles, que l'esprit et l'humeur de la comtesse n'était pas forcément ce qu'elle montrait chaque jour. Sourires et bonne humeur sont parfois doux à voir et entendre, mais quand ils cachent autre choses, souvent les yeux trahissent. Miroir de l'âme disent certains.
Il était prêt à l'écouter... Il n'avait pas changer... L'envie soudaine de tout dire, de raconter cette pesante solitude, l'indifférence peut être non voulu de celui pour qui elle avait tout quitté, et de bien d'autres choses, l'envahit. Pourquoi à lui ? Parce qu'elle avait toujours la même confiance, et qu'il était une des personnes qui comptait à ses yeux, malgré l'absence et la distance.

Un sourire à nouveau, fugace.

Cela sera avec plaisir...

Et déjà il fut parti. Elle le regarda s'éloigner, restant sur place. Puis sortant de ses pensées, elle claqua les talons et repartie vers le domaine où elle était attendue.

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